À l’origine du crime de guerre ? La violence militaire en question dans les sociétés européennes du XVe s. : étude comparée de la présence pontificale dans les Marches et bourguignonne en Haute-Alsace  
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Responsables du projet : Éric Bousmar (Université catholique de Louvain - Saint-Louis Bruxelles), Christophe Masson (F.R.S.-FNRS/ULiège)
Membres associés : Quentin Verreycken (F.R.S.-FNRS/Université catholique de Louvain - Saint-Louis Bruxelles)
Projet de recherche WelCHANGE F.R.S.-FNRS (2023-2027)

“À l’origine du crime de guerre ?” entend, grâce à un retour vers le XVe siècle, fournir une réponse à une question capitale du monde de la guerre contemporaine : comment sanctionner juridiquement des opérateurs militaires actifs dans des missions de contrôle de territoires ou d’occupations armées ? Les compagnies militaires privées, dont la résurgence se remarque depuis le début du XXIe siècle, sont aujourd’hui perçues comme des anomalies illégitimes dans l’exercice de la violence armée. Pour autant, si on déplace la focale sur la fin du Moyen Âge et le début de l’époque moderne, on constate qu’il en allait tout autrement, dès lors que l’armée « nationale » n’existait pas en tant que telle et qu’il était donc possible de penser la violence armée autrement que comme ne devant procéder que de l’État. Au vrai, remonter la généalogie du « crime de guerre », défini au XXe siècle, mettra en évidence la façon dont, justement, des troupes « privées » furent à l’origine de la définition de ce qui pouvait être accepté et, surtout, de ce qui commença à être considéré comme un crime. Pour ce faire, on conduira deux études autour d’une part du procès en 1474 de Pierre de Hagenbach, bailli bourguignon de Haute-Alsace, par une ligue de révoltés en punition de ses exactions et, de l’autre, des actions judiciaires dirigées contre les capitaines condottieres et leurs subordonnés dans les Marches des années 1417-1455. L’impact sociétal de ce projet tient en sa forte interaction avec des acteurs des sociétés civiles et militaires. Des focus groups organisés avec ceux-ci permettront d’une part de renforcer l’appareil interprétatif de ces acteurs et de l’autre d’ouvrir les médiévistes à la variété des questions posées par les situations contemporaines. Cette co-construction sera suivie par une phase d’appropriation des résultats de recherche et de médiation des savoirs, touchant également des acteurs culturels (musées, châteaux, troupes de reconstitution) et des enseignants.

DiplomatiCon: Pour une histoire connectée de la diplomatie en Méditerranée médiévale  
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Responsable du projet: Frédéric BAUDEN
Excellence of Science (EOS) Project — Exercice 2022 (janvier 2022-décembre 2027)
Partenaires: Malika Dekkiche et Iason Jongepier (Universiteit van Antwerpen), Isabella Lazzarini (Università degli Studi del Molise), Roser Salicrú i LLuch (Institució Milà i Fontanals de investigació en Humanitats (CSIC), Barcelone).

DiplomatiCon – Pour une histoire connectée de la diplomatie en Méditerranée médiévale: le Sultanat mamelouk, l'Italie et la Couronne d'Aragon (XIVe-XVe siècles) / DiplomatiCon – A Connected History of Medieval Mediterranean Diplomacy: The Mamluk Sultanate, Italy, and the Crown of Aragon (14th-15th century)

La Méditerranée est souvent considérée comme une frontière séparant deux mondes: Nord/Sud; chrétien/musulman. Ce modèle a été principalement influencé et soutenu par les historiographies nationales, qui ont tendance à créer des frontières et à accentuer les différences entre des zones initialement connectées. DiplomatiCon a pour but de s'affranchir de cette vision unilatérale de l'histoire de la région méditerranéenne. Il le fera en présentant le tout premier exemple d'une histoire de la diplomatie qui reflète véritablement le contexte médiéval tardif des interactions et des échanges entre les mondes islamique et chrétien. Basé sur les approches et méthodologies prônées par la Nouvelle Histoire Diplomatique et l'Histoire Connectée, le projet se concentrera sur les trois acteurs les plus importants du monde médiéval tardif: le sultanat mamelouk du Caire du côté islamique et les entités politiques italiennes ainsi que la Couronne d'Aragon du côté chrétien. DiplomatiCon vise à remettre en question les récits communs d'antagonisme politique et culturel entre les deux mondes en pointant les sphères de contact et d'interaction, où un type informel de diplomatie pouvait être appliqué. Cette approche permettra de révéler l'ensemble des acteurs et agents impliqués dans les processus diplomatiques, ainsi que les réseaux immenses et étendus qu'ils ont construits dans toute la région, ce qui a facilité un large éventail de transferts culturels entre les différents participants.

The Mediterranean is often seen as a dividing border between two worlds: North and South; Christian and Muslim. This pattern has been mostly influenced and supported by national historiographies, which tended to create borders and accentuate differences between areas that were originally connected. DiplomatiCon will break free from this one-sided view on the history of the Mediterranean region. It will do so by presenting the very first example of a History of Diplomacy that truly reflects the late medieval context of interactions and exchanges between the Islamic and Christian worlds. Based on the approaches and methodologies advocated by the New Diplomatic History and Connected History, the project will focus on the three most important actors of the late medieval world: the Mamluk Sultanate of Cairo on the Islamic side and the Italian polities as well as the Crown of Aragon on the Christian side. DiplomatiCon will challenge the common narratives of political and cultural antagonism between the two worlds by pointing at the spheres of contact and interaction, where an informal type of diplomacy could be performed. This approach will allow to reveal the whole set of actors and agents involved in diplomatic processes, as well as the huge and extended networks they built throughout the entire region, which facilitated a broad range of cultural transfers among the various participants.

SCABINATUS  
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Responsables du projet : Geneviève COURA (SPW-APaW) et Alain MARCHANDISSE
Membres associés : Sylvie BOULVAIN, François PUTZ et Annick DELFOSSE
Wallonie / Agence wallonne du Patrimoine

Le projet Scabinatus 4000 est une base de données informatique créée à partir du dépouillement des registres aux œuvres des Échevins de la Souveraine Justice de Liège, juridiction suprême qui, au civil, agissait notamment comme cour foncière de première instance pour la Cité de Liège et sa franchise et, en appel, pour le reste de la Principauté. Cette riche collection de documents originaux rassemble, pour le Moyen tardif et tout l'Ancien Régime (1409-1797), des contrats impliquant des opérations translatives de droits réels entre vifs (ventes, locations, donations, échanges, successions, hypothèques...). À ce titre, le tribunal scabinal est en quelque sorte l'ancêtre d'un bureau d'enregistrement moderne. La base de données constitue une clé d'accès et de navigation efficace à travers le corpus manuscrit. Elle comble ainsil'absence d'index onomastique ou toponymique et permet enfin l'exploitation d'une source primordiale, jusque-là presque totalement délaissée. Cet outil vise à enrichir les recherches pluridisciplinaires, notamment, dans les domaines de l'Histoire urbaine (histoire immobilière et reconstitution du parcellaire ancien en associant l'Archéologie globale, connaissance du paysage socio-économique et démographique), de la prosopographie (réseaux familiaux, professionnels...), de l'onomastique (toponymie et anthroponymie), ainsi que sur le plan de l'institutionnel (fonctionnement du tribunal échevinal), du juridique (droit immobilier), de la lexicologie (étude des termes juridiques) sans omettre son apport à l'expertise en matière d'aménagement du territoire et d'urbanisme.

Site web du projet

Institutions partenaires : SPW/AWaP – Service public de Wallonie/Agence wallonne du Patrimoine, CIPL – Centre Informatique de Philosophie et Lettres (Université de Liège)

modifié le 22/04/2024

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