La bâtardise et l’exercice du pouvoir en Europe du XIIIe au début du XVIe siècle


Infos

Titre
La bâtardise et l’exercice du pouvoir en Europe du XIIIe au début du XVIe siècle
Collection
Revue du Nord, Hors série, Collection Histoire
Editeur
Université de Lille 3
Auteurs
Numéro
31
Sortie
2015
Pages
516 p.
Prix
35 €

D

ans un article fameux paru en 1975, le regretté Michael Harsgor, a forgé le concept de « bâtardocratie » pour désigner un phénomène qu’il observa dans la France de la fin du Moyen Âge et qu’il décrivit comme « un puissant essor social et politique des enfants naturels engendrés par des pères appartenant à la noblesse ». Il mettait ainsi l’accent sur les rapports entre bâtardise et pouvoir et sur le rôle, souvent important, que les enfants illégitimes, liés non pas seulement à la noblesse mais aux élites en général, ont pu jouer au cœur des institutions ecclésiastiques, politiques, militaires et administratives, dans un contexte – tant moral que démographique – qui leur était momentanément favorable.

Cette réalité, d’autres chercheurs, avant M. Harsgor et après lui, l’ont également étudiée et mise en lumière, mais elle n’avait jamais encore fait l’objet d’un travail collectif permettant la confrontation de sources, de cas – individuels ou non – et de situations provenant d’aires géographiques diverses et fournissant les matériaux à une approche comparative. C’est cette lacune historiographique que les concepteurs et les auteurs du présent volume ont voulu contribuer à combler.

Les dix-neuf études contenues dans ce recueil couvrent un champ chronologique allant du XIIIe au XVIe siècle et un espace géopolitique englobant les royaumes de France, de Navarre, d’Angleterre et d’Écosse, les principautés des anciens Pays-Bas, le duché de Lorraine, les seigneuries de la Maison de Savoie et le marquisat de Ferrare. Dans ce cadre, la relation entre naissance illégitime et exercice du pouvoir est envisagée sous différents aspects et selon les grands thèmes que sont le statut politique et juridique, la quête de la légitimation, les destins, les carrières, le mécénat, la bibliophilie, l’héraldique. Grâce à cet apport à la fois riche et varié se dessine une image plus nette d’un phénomène historique qui a sans doute atteint son apogée au XVe  siècle pour s’affaiblir au seuil de l’Époque moderne, quand se modifièrent la situation démographique, les conditions sociales et les exigences de la morale.

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